
Maylis nous partage son quotidien au sein du Village Emmaüs Lescar-Pau
Maylis a 38 ans. Cette Basco-Béarnaise investie dans la culture béarnaise et la région paloise a rejoint le Village Emmaüs Lescar-Pau en février 2022. Pour cette amoureuse du travail manuel, son premier métier d’ingénieur en physique de l’eau et de l’environnement ne lui convenait plus, elle avait besoin de sortir du bureau d’études et de réaliser des actions concrètes. Elle décide donc de partir faire de l’humanitaire de 2011 à 2015, en ONG médical. Durant ces quatre années à l’étranger, il est toujours question de gestion de l’eau et des déchets pour elle mais cette fois-ci sur le terrain ! Ce qui lui a permis de collaborer avec beaucoup d’autres métiers, dont le métier d’ébéniste/menuisier … Elle découvre et comprend ce qui lui manquait pour s’épanouir : effectuer une tâche entièrement, de la création à la réalisation. Combiner sa tête et ses mains ! Elle décide donc de passer un CAP d’ébénisterie en 2017.
Pourquoi avoir postulé au Village Emmaüs Lescar-Pau ?
« Je connaissais le Village grâce au partenariat avec le Carnaval Béarnais, nous venons ici pour trouver les vêtements, les décors utiles à l’évènement et canapés pour les loges. Mais mon coup de cœur pour le Village s’est fait au restaurant, la Pachamama, lors d’un déjeuner avec ma tante. J’ai adoré l’univers de cet endroit, l’originalité des créations, la chaleur donnée par le bois qui se dégage de ce lieu est magique. Je voulais que mon travail aboutisse à ça ! Quand j’ai vu l’offre d’emploi l’année dernière, j’ai sauté sur l’occasion. »
Quelles sont tes activités au sein du village ?
« Je participe à toute les différentes activités de la menuiserie. Le dispatching, la mise à prix des meubles, le montage, le démontage, les petites réparations, l’aérogommage… Je fais aussi des restaurations plus importantes : de l’usinage à la finition. Je commence à faire quelques créations, j’aime modifier des meubles, rajouter des pièces, pour donner une nouvelle fonction à un meuble destiné à la benne. »
Quelle a été ton évolution au sein du Village ?
« Depuis mon arrivé au Village, je prends confiance en moi et en mes compétences professionnelles. Ici, c’est le seul endroit où il n’y a pas de notion de rentabilité, je peux enfin prendre en main ce métier, sereinement. Je peux poser des questions et m’attarder sur les détails et les finitions. Prendre le temps et travailler à « l’ancienne », ce qui est beaucoup plus plaisant.
Mon retour en France a été compliqué pour moi, j’avais l’impression d’être une étrangère dans mon propre pays, travailler au Village, m’a permis de faire un pont entre l’étranger et la France, et de retrouver ma place. Je me suis vite sentie à l’aise au sein de la communauté, au milieu de cette fourmilière, avec ces personnalités et ces caractères très différents, qui se compilent à merveille pour faire avancer le collectif. Ce nouvel environnement professionnel m’apporte beaucoup de stabilité et d’ancrage. Je me sens utile à la communauté mais aussi au-delà. Mon travail est devenu un engagement, tous les jours j’ai la sensation de manifester en redonnant une seconde vie aux meubles, en leur permettant de continuer d’exister. C’est concret ! »
Ton mot de la fin
Il y a quelque chose de magique ici, il peut exister tout et son contraire, c’est un lieu unique. Il faut que ça continue !